Par CJPMO
Montréal, le 25 septembre 2024 — Trois jours après le début d'une offensive meurtrière d'Israël contre le Liban, et suite à la mort de deux Canadiens au Liban lors d'une frappe aérienne israélienne, Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) est scandalisé que le Canada n'ait toujours pas appelé à un cessez-le-feu. CJPMO souligne que, selon la Charte des Nations unies, aucune disposition ne permet à un pays de bombarder son voisin. Et bien qu'Israël et le Hezbollah aient lancé des attaques l'un contre l'autre, la BBC a rapporté en juillet qu'entre le 8 octobre 2023 et le 5 juillet 2024, Israël avait mené plus de 6 000 attaques au Liban, soit environ cinq fois le nombre d'attaques du Hezbollah sur Israël. CJPMO considère que, à moins que le gouvernement Trudeau ne se satisfasse de voir le nombre de victimes augmenter au Liban— actuellement plus de 600 morts—il devrait immédiatement faire pression sur nos alliés les États-Unis et Israël pour mettre fin à la violence.
« Le fait que le Canada ne condamne pas la belligérance d'Israël alors qu'il entraîne la région plus profondément dans la guerre est scandaleux et moralement méprisable », a affirmé Thomas Woodley, président de CJPMO. CJPMO souligne qu'après le 7 octobre 2023, il a fallu des mois au Canada avant d'appeler à un cessez-le-feu à Gaza. « L'année passée a révélé l'indifférence du gouvernement Trudeau face au massacre et à la destruction gratuits, d'abord avec le génocide d'Israël à Gaza, et maintenant avec son bombardement dévastateur du Liban. »
Deux jours après le début du bombardement, Israël a déclaré avoir déjà frappé 1 600 sites au Liban. Pourtant, dans la seule déclaration du gouvernement sur la situation, la ministre des Affaires mondiales Canada Mélanie Joly a 𝕏 tweeté : « Nous avons besoin d'une désescalade urgente à la frontière entre Israël et le Liban pour prévenir une catastrophe dévastatrice. » Et bien qu'elle ait suggéré que la « protection des civils au Liban, en Israël et dans toute la région doit être une priorité », rien n'indique qu'elle ait poussé pour un cessez-le-feu avec ses homologues au Liban et en Israël.
CJPMO est également préoccupé par le fait que toute résolution de cessez-le-feu qui finirait par être soumise au Conseil de sécurité de l'ONU sera mise en veto par les États-Unis. Les alliés d'Israël—y compris le Canada sous les gouvernements Harper et Trudeau—ont fréquemment sapé les appels à Israël pour un cessez-le-feu, préférant laisser la belligérance d'Israël suivre son cours et détruire des vies et des moyens de subsistance. CJPMO suggère que même si le Canada n'est pas à la table pour un éventuel vote du Conseil de sécurité sur un cessez-le-feu, il doit faire pression sur ses alliés américains pour laisser passer un tel vote. « Même si Israël n'écoute pas la condamnation de l'opinion internationale, son agression contre ses voisins ne doit pas être ignorée ou tolérée », a ajouté Woodley.
CJPMO réitère également son appel pour que le Canada impose immédiatement un embargo total sur les armes à Israël en utilisant la Loi sur les mesures économiques spéciales (LMES). La LMES a été créée pour permettre au Canada de prendre des mesures économiques contre les États qui commettent de graves violations de la paix internationale et/ou de graves et systématiques violations des droits humains. Depuis janvier, le Canada affirme avoir suspendu l'approbation de toutes les nouvelles licences d'exportation d'armes vers Israël et a suspendu environ 30 licences existantes. Cependant, en août, près de 95 millions de dollars de biens militaires avaient été approuvés pour être expédiés en Israël d'ici la fin de 2025. CJPMO exhorte le Canada à mettre en œuvre un embargo total sur les armes dans les deux sens pour s'assurer que les biens et technologies militaires canadiens ne sont pas utilisés par Israël pour cibler des civils à Gaza ou au Liban.
La source originale de cet article est Communiqué du CJPMO
Copyright © CJPMO, Communiqué du CJPMO, 2024